Coucou ma fleur,
Aujourd’hui, on se retrouve pour une nouvelle interview. Cette fois-ci, comme d’habitude, c’est une femme géniale et inspirante que j’ai choisi de mettre en avant : Caroline Margeridon.
Acheteuse professionnelle emblématique de l’émission “Affaire Conclue” présentée par Sophie Davant sur France 2, Caroline est non seulement une marchande d’art réputée mais aussi chef de plusieurs entreprises. Elle a une société de gardiennage, une société d’évènementiel et une agence de tourisme.
Elle vient d’une famille aisée mais n’a hérité de rien. Elle travaille avec ardeur depuis l’âge de 15 ans pour se faire sa fortune. Je pense que nous ne pouvons qu’admirer son parcours professionnel.
Elle a très gentiment accepté de répondre à mes questions.
J’espère que ce témoignage vous plaira autant que les précédents. Je vous laisse donc, sans plus attendre, découvrir cette femme touchante, drôle, lumineuse et belle.
Je t’embrasse fort.
– Kat.
K : Vous travaillez depuis l’âge de 15 ans. Quel genre d’élève étiez-vous ?
Caroline : Une très mauvaise élève. Mais pas disciplinée du tout. J’ai fait toutes les écoles privées du 16e arrondissement de Paris au grand désespoir de mes parents.
Quelles études avez-vous suivies après le BAC ?
Et ben moi, quand on me demande comment j’en suis arrivée là, je réponds « Je suis BAC -4 ».
Pour les Margeridon, nous pouvons dire que les antiquités sont une affaire de famille et une éternelle histoire d’amour. Votre maman était antiquaire, vous êtes marchande d’art et vos enfants cultivent aussi cette passion. Était-ce un devoir pour vous de transmettre cette passion à vos enfants ou est-ce arrivé naturellement ?
Alors écoute, moi quand j’étais enfant, je rêvais d’être marchande. A 5-6 ans, je rêvais d’être marchande, je trainais sur les brocantes, je vendais des clous, tu vois. C’était mon truc, je savais que je serais marchande ou organisatrice de salons. J’ai fait des très gros salons pendant 30 ans à Paris. Et je pensais que, comme mes enfants, je les ai élevés toute seule et qu’ils ont trainés avec moi depuis bébés jusqu’à maintenant, j’allais leur donner cette passion. Moi, j’ai été un petit peu dégouté à une époque parce que quand j’étais enfant, j’allais dans les musées au lieu d’aller à la plage et cetera et je disais « J’en peux plus, j’en peux plus » donc j’ai évité à mes enfants les trucs chiants. Et finalement, ça a marché des deux côtés puisque moi j’y suis et eux, maintenant, ils y sont. Mais il ne faut pas imposer à tes enfants parce que ce n’est pas parce que tu as une passion que malheureusement, tu peux leur donner cette passion.
Vous avez votre boutique au Marché Biron à Saint-Ouen. Votre fille Victoire et votre fils Alexandre ont eux aussi leur boutique. Que représente ce travail en famille à vos yeux ?
De la discipline, devenir une méchante maman ce qui n’est pas mon caractère et c’est formidable d’avoir ses enfants avec soi parce que moi, ils vivent avec moi, ils travaillent avec moi. Mais ils m’ont signé un papier quand ils étaient petits qu’ils me quitteraient quand eux auront 80 ans donc ça me va très bien.
Vous êtes une des acheteuses professionnelles emblématiques de l’émission « Affaire Conclue » sur France 2. Concrètement, que vous apporte l’émission ?
Elle m’apporte énormément de notoriété mais ce qui est génial, c’est parce que j’avais déjà l’habitude de faire beaucoup de télé donc ça ne m’a pas fait grossir les chevilles.
Tant que nous sommes sur « Affaire Conclue », j’aimerais revenir sur l’épisode d’ « Affaire Conclue, la vie des objets » dans lequel vous rendez visite à Chantal Goya pour lui remettre les petites figurines de Bécassine. C’était un très beau moment. On voit que ça vous tenait très à cœur de les lui remettre. Etes-vous une fan inconditionnelle de Chantal Goya ?
Il faut que tu saches que Chantal Goya, je la connais depuis que je suis née avec Jean-Jacques Debout parce que j’avais une mère qui était antiquaire, qui avait des boutiques à Honfleur et ils venaient beaucoup acheter chez elle. Moi, je les connais depuis que je suis enfant parce que Chantal est de 44, c’est-à-dire qu’elle est de la même année de naissance que ma mère. Et c’est pour ça, et c’est très drôle parce qu’on a fait beaucoup de choses ensemble et d’ailleurs quand on a fait le tournage de cette émission, les cadreurs et les journalistes qui étaient avec nous ont laissé parler d’un coup – il n’y a jamais de scénarios avec moi, c’est ça qui est chouette – d’un truc d’il y a 20, 30, 40 ans. A un moment, ils ont dit « mais, comment ça se fait que tu aies autant de souvenirs ? ». Chantal Goya et Jean-Jacques Debout sont des gens que je connais depuis toute petite donc ça m’a tenu à cœur d’aller la voir. C’est vrai qu’instinctivement, comme je la respecte, je l’adore, je me suis mise à ses genoux parce que c’est une femme formidable, parce qu’elle a eu un parcours extraordinaire, elle a touché environ 5 générations je crois aujourd’hui. Et a un moment, sa carrière a été brisée pour une connerie parce que des journalistes coupent quand tu parles parfois. Parfois, tu peux dire une bêtise et malheureusement, c’est automatiquement mal interprété. Ça a brisé presque la carrière de cette femme, qui est une femme très gentille. Heureusement, aujourd’hui, elle cartonne, elle recommence les spectacles. C’est quand même une femme qui a plu de 70 ans et elle est exceptionnelle. C’est pour ça que ça m’a énormément touché d’aller chez elle, de lui livrer ces objets parce que Bécassine, c’est vraiment quelque chose qui vient d’elle. Et d’ailleurs pour l’anecdote, tu sais qu’en lui livrant Bécassine, j’ai appris que Tintin a copié Bécassine. C’est-à-dire que Bécassine a existé avant Tintin et si tu regardes bien la tête de Tintin, c’est la même tête que Bécassine. Et Bécassine existe depuis plus longtemps que Tintin. Incroyable !! Tintin, il est belge et Bécassine, elle est bretonne. En fait, Hergé, qui a dessiné Tintin, s’est inspiré de la bouille de Bécassine et regarde bien, si tu leur enlève les cheveux, c’est la même tête.
Nous vous avons aussi vue dans “Paris c’est à vous !” sur BFMTV et dans “Box aux enchères” sur C8. Que retirez-vous de chacune de vos expériences télévisuelles ?
« Paris, c’est à vous », c’était suite aux émissions de BFM que je faisais. Il faut que tu saches que je préfère les émissions en direct. Je n’aime pas trop les émissions qui sont préparées, mais bon. Les box, ils sont venus me chercher parce que le producteur de cette émission est un ami à moi. Il est venu me voir et je pensais qu’il cherchait des marchands donc je lui dis « Tu devrais aller voir un tel, un tel » et il m’a dit « Ah non non, pas du tout, c’est toi qu’on veut ». Je lui ai dit « Ah nan, ça m’amuse pas du tout ton truc » et je l’ai fait pour me marrer, sincèrement. Donc les box, c’était amusant, on s’est bien amusé, c’était rigolo. Je sais que maintenant, c’est en train de repasser en Belgique. Je pense que ça repasse en Belgique parce que « Affaire Conclue », ils regardent ça aussi en Belgique et donc ils ont surfé un peu sur une vague. Parce que cette émission, ils l’ont sortie en prime sur D8 qui s’appelle C8 aujourd’hui, chez nous, en France. Malheureusement, on est sorti les samedis soir pendant l’Euro2016 et les Français, ils ont commencé à gagner, gagner, gagner. C’est-à-dire que, même les gens qui n’aimaient pas le foot, se sont accrochés sur le foot. Ce qui est logique. Du coup, l’émission n’a pas super bien marché alors que c’est une émission américaine à la base qui cartonne aux Etats-Unis. Je pense qu’elle aurait pu cartonner si elle n’était pas passée à ce moment-là.
Quand la Warner (« Affaire Conclue ») est venue me chercher, c’était, je pense, suite aux émissions de BFM que je faisais en direct et aux box ou l’autre émission. Moi, au début, je ne voulais pas la faire l’émission. Voilà, comme ça, c’est clair. Elle ne me plaisait pas, ça ne me plaisait pas. Et puis, ils ont insisté et j’ai dit « ok, je fais un coup d’essai pour voir ». Je me suis piquée au jeu. Au début, j’étais là pour faire une émission de temps en temps puis maintenant, je les fais toutes. Ça se passe super bien, on s’amuse bien.
En faisant mes recherches, j’ai découvert que vous dirigiez la société de gardiennage « Alerte sécurité privé » depuis 1993 ainsi que votre société d’événementiel « Caro Connection » et qu’en 2017, vous avez fondé l’agence de tourisme « Mille & une nuits voyage ». Ces activités sont très diverses… Pourquoi ce choix ?
La société de gardiennage, je l’ai montée parce que quand j’organisais des très gros salons de l’antiquaire, j’avais besoin de gardiens. Je me suis dit « Mais je n’en peux plus de les payer des fortunes comme ça donc je vais monter ma société et je vais me faire un chèque à moi-même ».
Et en plus, il faut que tu saches que dans l’antiquité, tous les prix sont obligés d’être étiqueter. C’est la loi. Et quand tu es gardien, parfois, tu ne gagnes pas beaucoup d’argent et tu es humain. Si un jour, tu as un problème et que tu vois qu’un objet ça vaut tant, peut-être tu peux, par maladresse ou parce que tu as des problèmes, le voler. Je me suis dit « Les garçons, ils vont travailler pour moi. Je serai leur patronne, ils ne vont pas me voler ». C’est comme ça que j’ai monté cette société. Ils sont tous plus âgés que moi, ils m’appellent tous « maman ». Ce qui est très sympa, c’est que tous les garçons bossent pour moi : j’ai 80 garçons à plein temps, j’ai environ 200 sous-traitants qui travaillent pour moi. C’est super sympa parce que d’abord, il y a très peu de femmes qui ont des sociétés de gardiennage. J’ai toujours fait des métiers d’hommes. A partir d’un moment où tu arrives et que tu es une femme, les gens, ils te regardent, ils sont médusés. Au début, je l’avais montée cette petite société que pour garder mes salons. J’étais bébé, j’avais à peine 20 ans. Puis, finalement, il s’est avéré que maintenant je suis beaucoup dans l’événementiel, je garde beaucoup de choses qui touchent au monde de l’antiquité. Même Biron, par exemple, c’est moi qui garde le Marché Biron depuis 23 ans. Mais comme je suis beaucoup dans l’événementiel : je fais les Solidays à Paris, Rock en Seine, … Je fais beaucoup d’événementiel, c’est un peu mon métier l’événementiel à la base. Donc c’est comme ça que j’ai créé cette société. Au début, c’était une bébé boite. D’ailleurs, c’est toujours une petite société. C’est très familial. C’est une petite société qui marche très bien.
Après, « Caro Connection », c’est parce que c’est la suite logique des salons de l’organisation que je faisais parce que je continuais à organiser un peu des trucs. Puis, je ne m’entendais plus avec la mairie de Paris donc j’avais arrêté. L’agence de voyage, c’est parce que j’organisais de gros salons.
En fait, moi, c’est toujours amené le monde ensemble. C’est un peu ça ma base de vie. Donc c’est pour ça que la société de voyage, je l’ai montée. Mais la société de voyage, c’était vraiment un petit accessoire que j’ai fait pendant quelques temps. C’est vraiment une toute petite corde à mon arc.
Les gros gros trucs, c’est les salons, l’organisation d’événementiel. Ce sont les boutiques à Biron parce qu’aujourd’hui, j’en ai 5. C’est la société de gardiennage. Et voilà… Ce qui n’est déjà pas mal !! Et accessoirement, les émissions.
En fait, en 2 mots, je travaille nuit et jour sur 7.
Cette diversification est-elle un moyen pour vous d’allier toutes vos passions ?
Absolument ! Mais si tu t’aperçois, toutes ses passions, elles sont cohérentes. Ça touche toujours le monde de l’art et de l’antiquité.
Je sais que vous travaillez énormément. Comment s’organise une semaine type ?
C’est super simple. Samedi, dimanche, lundi, officiellement, je suis au Marché Biron. Mardi, je fais les papiers bien chiants que je déteste, les livraisons, les rendez-vous pour aller voir les meubles parce que je n’achète pas que sur « Affaire Conclue ». Tu te doutes bien que je fais des successions et cetera. Les mercredis et jeudis, généralement, je suis en tournage. Les vendredis, on réaménage les stands à Biron, le matin : c’est journée professionnelle. Le vendredi après-midi, je refais des rendez-vous ou avec des journalistes ou « La vie des objets » ou maintenant les battles. Parce que maintenant, on nous envoie chez les gens mais pour le dimanche. Et samedi, dimanche, lundi, je recommence les Puces.
J’ai choisi de me battre pour qu’il y ait une égalité entre les hommes et les femmes dans le monde entier. Quelle place à la femme dans les milieux dans lesquels vous travaillez ?
Je n’ai absolument pas choisi de me battre pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Je suis que nous les femmes, et c’est être macho à l’envers, on est beaucoup plus fortes que les hommes. Donc je n’ai jamais essayé de me battre. Je me suis battue parce que j’ai démarré très jeune, j’avais 15 ans, pour me vieillir pendant très longtemps, pour être plus crédible parce que je travaillais dans un monde d’hommes. Et puis, à mon époque, c’était plus compliqué qu’aujourd’hui. Je n’ai jamais voulu l’égalité entre les hommes et les femmes. Les garçons, c’est des bébés. J’ai un fils et une fille, ils ont 9 mois d’écart, mais mon fils c’est un bébé à côté de sa sœur. Donc voilà, les garçons, c’est des bébés. Du moment que tu as compris ça, tu es la reine du monde.
Que diriez-vous à une jeune fille qui souhaiterait devenir une chef d’entreprise ou une femme d’affaires comme vous ?
Je n’ai aucun conseil à donner parce que les conseilleurs ne sont pas les payeurs généralement. La seule chose que je conseille à une jeune fille, c’est de se dire « Fais ce que tu aimes ». A partir du moment où tu fais quelque chose que tu aimes, tu y arriveras. C’est le seul conseil que je puisse donner à quelqu’un.
Vous transparaissez comme une femme élégante, lumineuse, gentille et drôle malgré votre emploi du temps si chargé. Comment expliquez-vous l’image positive et inspirante que vous nous transmettez ?
Ah ça, je ne sais pas chaton, c’est à toi de répondre. Je ne sais pas pourquoi je transmets cette image-là. Parce que j’ai de la chance et j’ai une bonne étoile au-dessus de moi. Parce que je suis toujours de bonne humeur, parce que la vie, elle mérite d’être vécue. Et les gens, au lieu de faire la gueule, ils feraient mieux de regarder autour d’eux et ils s’apercevront d’un truc : à part la maladie, rien n’est important.
J’aimerais aussi souligner votre style vestimentaire sublime à mes yeux. Comment cultivez-vous votre style ?
C’est marrant parce que beaucoup de gens me parlent de mon style vestimentaire. Je n’ai pas de style vestimentaire. Beaucoup de gens me demandent chez qui je m’habille. Je peux être avec un pantalon à 10€ sur moi et une veste très chère ou l’inverse. Tu sais comment je m’habille ? Le matin, en 4 minutes et demie, en fonction du temps.
Quand on fait les émissions, que ce soient les hommes ou les femmes, on a les coiffeurs, les maquilleurs, et cetera. On appelle ça le catering chez nous. Moi, on ne me coiffe pas, on ne me m’habille pas, on ne me maquille pas. J’arrive direct et j’ai du pot. C’est tout.
C’est pour ça que les gens, quand ils me voient en vrai, ils me disent que je suis pareil.
Donc c’est de la chance et un manque d’objectivité des gens qui m’aiment beaucoup.
Pour terminer, quels sont les 3 mots qui vous décrivent le mieux ?
La bonne humeur, la bienveillance et… et je ne sais pas… A toi de trouver le troisième mot.
Tu sais quoi ? Je pense que, quand on s’aime, on ne peut qu’aimer les gens.
Merci beaucoup Caroline !!
Ma fleur, n’hésite pas à partager cette interview avec tes proches si elle t’a plu.
Aussi, je te conseille de suivre Caroline sur Instagram (@caromargeridon) et de regarder “Affaire Conclue” tous les jours à partir de 16h15 sur France 2.
La bise ma fleur d’am
Kat.
-ITW 18 mai 2019