Coucou ma fleur,
Je reviens, aujourd’hui, avec le témoignage d’une “meuf ultra démente” : Angelina Bruno.
Je l’ai découverte grâce à Faustine Bollaert dans “Ça commence aujourd’hui” sur France 2.
Malgré le drame qui lui est arrivé, elle s’est relevée et s’est battue. Elle a redonné un sens à sa vie à travers la danse.
Aujourd’hui, Angelina danse pour Black M et assiste à plusieurs conférences pour témoigner de son expérience.
Chacun d’entre nous devrait suivre son exemple et ne pas baisser les bras face aux difficultés de la vie.
Je te laisse découvrir cette boule d’énergie positive, car je ne peux évidemment pas garder ses mots rien que pour moi
Je t’embrasse,
– Kat.
K : Ton visage peut sembler familier à certaines personnes, car tu es une des danseuses de Black M. Comment l’as-tu rencontré ?
Angelina : Il y a 2 ans d’ici, au mois de février, j’ai découvert un casting pour sa tournée. Le casting s’est fait sur Paris. Donc, j’ai décidé d’y participer. C’est là que j’ai fait sa rencontre pour la première fois parce qu’il faisait partie du jury. C’était hyper impressionnant.
Tu es venue témoigner dans l’émission « Ça commence aujourd’hui » présentée par Faustine Bollaert sur France 2. Pourquoi as-tu choisi d’aller sur le plateau ?
En fait, je n’ai pas du tout choisi. On est venu me chercher. Pour la plupart des conférences que je donne, c’est souvent les gens qui viennent à moi. Le thème était « Quelqu’un qui a un handicap et qui se bat pour ses rêves » et ils m’ont découvertes sur les réseaux sociaux. C’était, pour eux, un bel exemple. Ils m’ont contactée pour voir si j’étais OK de participer à l’émission. Et bien évidemment, j’étais toute ouïe.
Pour toi, quel est le message le plus important à retenir de ton témoignage ?
Le plus important pour moi est vraiment un proverbe qui dicte ma vie au quotidien et qui me permet toujours d’aller plus loin dans les choses que je fais. La phrase clé qui dicte toute ma vie est : « Les seules limites sont celles qu’on s’impose ». Je n’ai rien inventé, c’est une expression qui existe déjà.
Malheureusement, je ne sais pas qui en est l’auteur, mais c’est vrai que cette phrase a été un peu le reflet de toute ma vie.
Toute ma vie, j’ai dépassé sans cesse mes limites et j’ai atteint des choses auxquelles je n’aurais jamais pu penser.
Aujourd’hui, tu es danseuse à temps plein. Avant ton accident de voiture, la danse faisait-elle déjà partie intégrante de ta vie ?
Pas du tout. Avant mon accident, je ne dansais pas du tout. Enfin, je ne dansais pas du tout… On ne va pas se mentir, j’ai toujours aimé ça. En tant qu’adolescente, on se faisait des soirées entre copines. Et c’est vrai qu’en soirée, je me disais que je ressentais la musique différemment. J’étais une grande fan de musique. J’étais une fan de rap français, c’est ce qui a dicté toute mon adolescence. J’ai toujours aimé la musique. Mon père, qui était un grand fan soul, m’a aussi donné cette passion.
Mais jamais je ne me suis dit « Je vais prendre un cours de danse » ou « La danse fait partie de ma vie ». Ça, c’est venu après.
J’imagine que la perte d’un membre entache la confiance en soi. Comment as-tu fait pour regagner ta confiance en toi et estime de toi-même ?
Je ne dirais pas le mot « regagner » parce qu’en tant qu’adolescente de 17 ans, ma confiance en moi était encore en construction. Comme toute ado, je me cherchais un peu. Je n’avais pas encore ma personnalité, je ne savais pas encore vraiment quelle fille j’étais. Par après, j’ai acquis de la confiance parce que j’ai beaucoup beaucoup travaillé sur moi-même.J’ai compris très vite que si je ne devenais pas une guerrière, j’allais me faire manger toute crue par les autres, car le regard des gens est quelque chose de très dur à vivre. Les gens n’arrangent pas les choses surtout quand on se sent déjà très mal dans sa peau. J’ai très vite compris, qu’au départ, il fallait que je mente ; c’est comme au théâtre, j’ai appris à jouer un rôle. Au-delà du fait que j’ai perdu mon bras, j’ai failli mourir. A partir du moment où on manque de perdre la vie, il y a quelque chose qui part. En tout cas, ce jour-là, quelque chose est parti de moi, mais quelque chose de nouveau est arrivé. La confiance, au départ, elle a été un mensonge. Un très beau mensonge. L’être-humain fait ça très bien. Je pense qu’à force de se mentir, on croit ses mensonges et, un jour où l’autre, on se réveille et on a vraiment confiance en soi. Parce qu’on se l’est répété chaque jour qu’il fallait l’avoir. C’est comme ça que tout être-humain change sa vision des choses, en se répétant les choses tous les jours et en travaillant pour apprendre à s’accepter soi-même.
Tu fais de ton amputation une force ? Pourquoi et comment ?
La première chose qui m’a aidée le plus dans ma vie et ce qui m’a permis de survivre – et c’est vraiment le terme « survivre », qui est un terme fort parce que ce n’est pas vivre, on n’est pas dans de la vie, mais dans la survie car c’est très dur psychologiquement – c’est vraiment la danse. La danse a été mon seul moteur de vie. C’est ce qui m’a permis de renouer avec un corps que je ne connaissais pas, un corps que je rejetais énormément car je ne voulais pas l’accepter, j’étais trop en colère. Pour moi, le Seigneur ne m’avait pas donné ce corps-là donc je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas pourquoi moi, pourquoi ça m’arrivait à moi, pourquoi d’un coup j’étais au lycée et puis d’un coup, j’étais un peu le phénomène de foire de tout le lycée, pourquoi je n’arrivais plus à faire des actes au quotidien. On ne vit plus dans la même réalité, j’étais très en colère. La danse va être ma plus belle histoire d’amour et aussi ma plus grande thérapie.
En tant que danseuse, quelle facette de cet art te fascine le plus ?
Aaah, j’aime bien ce genre de questions !! On ne me l’a jamais posée, c’est intéressant.
De danseuse à danseuse :))
Aaah, c’est pour ça. J’allais dire, ce ne sont pas des questions qu’on a l’habitude de me poser. C’est vraiment génial.
Moi, ce que je kiffe vraiment le plus c’est de pouvoir m’approprier une chorégraphie qu’on m’a donnée et de pouvoir la mettre à ma sauce. Il y a aussi le milieu freestyle. C’est un milieu qui me botte moins, qui m’attire moins, même s’il le faut pour un parcours de danseuse. L’improvisation n’est pas ma plus grande force. Moi, ma force, c’est vraiment le domaine scénique (de la scène) et le domaine où je reproduis une chorée. J’adore ce moment quand j’ai mangé une chorée, que je vais pouvoir la mettre à ma sauce et la redonner ensuite. Ça, c’est mon kiffe, c’est la facette que j’aime le plus dans la danse.
J’ai découvert qu’en plus d’être danseuse, tu es chorégraphe. Le métier de danseuse et celui de chorégraphe sont bien entendu liés. Qu’est-ce qui permet à une danseuse d’être une bonne chorégraphe ?
Je dirais, pour moi, qu’une bonne danseuse qui devient une bonne chorégraphe est une danseuse qui a une p***** de personnalité (excuses pour le gros mot). Dans la vie, il y a 2 catégories de personnes : il y a les suiveurs et les leaders. Il y a des danseurs qui sont très bons pour suivre un chorégraphe et il y a des danseurs qui ont tellement de personnalité qu’ils sont obligés d’être créateur. La règle n°1, pour moi, c’est d’avoir, dans le milieu artistique, de la personnalité, du charisme.
D’avoir quelque chose en plus que les autres danseurs n’ont pas. On remarque vite dans un cours de danse ceux qui ont ce petit truc en plus et ceux qui sont très bons pour suivre une chorégraphie. Il faut aussi se connaitre artistiquement. C’est pour ça que le freestyle est intéressant, car il permet de créer sa personnalité. En tout cas, ça m’a énormément aidé pour me connaitre. Les chorées ne me permettaient malheureusement pas de me connaitre parce que je suivais toujours quelqu’un. Tandis qu’en m’entraînant toute seule et en entraînant mon freestyle, j’ai réussi à trouver mon propre flow et mon propre style. C’est ce qui m’a permis de pouvoir être chorégraphe.
Et en plus de tout cela, tu es aussi danse-thérapeute. Qu’est-ce qu’est la danse-thérapie ?
Il faut savoir que dans mon parcours, avant de devenir danseuse professionnelle, pour moi, la danse n’était qu’une passion. Je pensais vraiment que ce n’était pas possible physiquement : j’avais énormément de problèmes physiques suite à mon accident et aux opérations que j’ai eues. Donc, physiquement, c’était impossible. Pour moi, j’étais trop faible. Je me suis donc lancée dans le développement personnel et je suis devenue sophrologue. J’étais vraiment dans ce rapport à l’autre qui fait partie de la thérapie de la sophrologie. Quand j’ai compris que c’était possible que je devienne danseuse professionnelle – parce que je ne pensais qu’à ça tout le temps – j’avais déjà ouvert mon cabinet, j’avais mes clients, mais, dans ma tête, je ne pensais qu’au moment où j’allais aller à la danse. Un jour, je me suis dit « ce n’est pas possible, il n’y a que ça dans ma tête, il faut que j’en fasse mon métier. ». J’en ai fait mon métier. Ensuite, quand j’ai commencé à devenir danseuse, la thérapie m’a énormément manquée. Ce domaine, pour moi, c’était génial mais c’était un domaine un peu superficiel.
J’avais envie de retrouver cette profondeur parce que je suis quelqu’un d’hyper spirituel. Je me dis pourquoi ne pas rallier les deux ensembles, mes deux passions. J’ai découvert une formation que j’ai suivie.
Pour répondre à ta question, je vais te donner la définition de MA danse-thérapie parce que tous les danse-thérapeutes travaillent sur des dimensions différentes. Ma danse-thérapie permet de se comprendre, de comprendre le corps dans lequel on est. C’est, avant tout, une compréhension de ce qui se passe dans ma vie à travers mon corps, à travers le mouvement parce que ton corps parle énormément. Ensuite, c’est axer sur l’estime de soi, l’amour de soi et la confiance en soi. C’est vraiment à ça que je cible ma danse-thérapie. Après, je travaille plein de choses ; je travaille la danse, je mets de la sophrologie parce que je suis sophrologue, je peux mettre du crump (c’est une danse hyper agressive et qui aide aussi énormément), j’utilise aussi des techniques théâtrales. J’utilise beaucoup de techniques dans ma danse-thérapie.
Comment fais-tu pour avoir toujours autant d’énergie et toujours dégager une attitude positive ?
Déjà, je suis les deux. Autant je suis heureuse, autant je suis triste. C’est important que les gens le sachent parce qu’il ne faut pas idéaliser le positivisme. Il y a le revers de la médaille.
Aujourd’hui, je suis si heureuse parce que j’ai été énormément malheureuse. J’ai les deux, j’ai toujours en moi beaucoup de mélancolie mais à travers ça, ce qui fait la différence, je pense, c’est que je suis juste hyper heureuse de vivre. Pour moi, c’est une chance au quotidien. Comme j’ai failli mourir, aujourd’hui, pour moi, je fais tout comme une enfant. Je suis très enfant, émerveillée par la vie, émerveillée par les gens. J’aime les gens. Je n’ai pas de filtre comme un adulte pourrait l’avoir. Les enfants sont naturels, ils vont vers les autres, ils font des câlins. Je suis comme ça. C’est pour ça que ça touche autant les adultes. Les adultes ont perdu leur partie ‘enfant’ – enfin, mis de côté – alors que moi, c’est l’inverse, mon enfant, il est vraiment très présent. C’est ce qui fait que j’apprécie la vie encore plus fort avec des yeux d’adultes.
Et dernière question, quels sont les 3 mots qui te décrivent le mieux ?
Je dirais authentique, spontanée et guerrière. Ce sont trois mots qui me vont bien.
Merci beaucoup Angelina.
J’espère que cette interview t’a plu. N’hésite pas à partager, liker, suivre Angelina sur Instagram (@angelina.bruno) et aussi à commenter 🙂
Je te retrouve bientôt pour une nouvelle interview.
La bise ma fleur d’am
Kat.
-ITW 5 mai 2019