Lorsqu’il m’a été demandé de choisir un thème pour ce travail de fin d’études, j’ai eu plusieurs idées de sujets à aborder. Cependant, après mûre réflexion, il m’est apparu comme une évidence que ce travail porterait sur l’esprit critique qu’il est essentiel de garder lorsque nous utilisons les réseaux sociaux. L’utilisation des réseaux sociaux est un fait social du fait que ces derniers soient utilisés partout dans le monde, par toutes les tranches d’âge. De plus, chaque année, nous constatons une augmentation du nombre d’utilisateurs pour les différents réseaux sociaux.
Un élément supplémentaire m’ayant confortée dans mon idée de sujet a été la vision du documentaire « The Social Dilemma » sur Netflix ainsi que plusieurs conversations très intéressantes avec mon amie Rebecca Kelly. Ce documentaire explique comment les algorithmes, ainsi que les réseaux sociaux, ont été créés. Celui-ci illustre ses propos par des interviews ainsi que des scènes où nous voyons, de manière caricaturée, le fonctionnement des algorithmes. Ce documentaire m’a permis de réaliser, de façon très concrète et irrévocable, à quel point les réseaux sociaux ont un réel et immense impact sur nos quotidiens.
Avec l’augmentation de l’utilisation des réseaux sociaux, on remarque aussi l’augmentation des « fakes news ». Dès lors, comment distinguer le vrai du faux ? Que ce soit pour un élément simple, comme les bienfaits d’un produit, ou pour des choses plus complexes tels que la propagation d’une maladie ou bien en ce qui concerne la politique.
Une simple statistique prouvant l’augmentation rapide de l’utilisation des réseaux sociaux : entre 2011 et 2012, Facebook a doublé son nombre d’utilisateurs, passant de 500 millions à 1 milliard d’utilisateurs.
De plus, 50.64% des 7,77 milliards de personnes dans le monde utilisent les réseaux sociaux. En prenant conscience de ces éléments-ci, je pense qu’il devient crucial de prendre du recul afin de prendre conscience de notre utilisation des réseaux sociaux ainsi que de remettre celle-ci en question.
Tous ces éléments m’ont poussée à remettre en question mon utilisation des réseaux sociaux et l’impact qu’ils ont sur mon quotidien. Depuis le début de ce questionnement, j’ai pris la décision de changer l’usage que je faisais de ces derniers. J’essaie d’être plus attentive au contenu que je vois et choisis de voir.
Dans ce travail, j’aborderai donc la question suivante :
Pourquoi faut-il garder un esprit critique lorsqu’on utilise les réseaux sociaux ?
Afin de répondre à cette question, je vais m’intéresser à deux points qui feront chacun l’objet d’une hypothèse.
La première hypothèse, qui portera sur les algorithmes, est formulée de la manière suivante :
La nécessité de garder un esprit critique lorsqu’on utilise les réseaux sociaux pourrait s’expliquer par les algorithmes de ces derniers.
La deuxième hypothèse portera sur les « fakes news » et est formulée de la manière suivante :
La nécessité de garder un esprit critique lorsqu’on utilise les réseaux sociaux pourrait s’expliquer par la présence et propagation de fake news.
Après une brève présentation de mon sujet, je répondrai respectivement aux deux hypothèses à l’aide de mes différentes recherches. Je terminerai chaque hypothèse par une brève conclusion reprenant les éléments essentiels permettant de confirmer ou infirmer l’hypothèse. Finalement, au terme des deux hypothèses, je rédigerai une conclusion générale reprenant les points essentiels de l’ensemble du travail.
Afin de pouvoir bien comprendre la suite de ce travail, il est important de savoir ce que signifient esprit critique et réseaux sociaux.
Pour ce faire, je vais d’abord donner une définition d’esprit critique et de réseaux sociaux. Je vous présenterai ensuite un tableau reprenant les réseaux sociaux les plus utilisés.
Selon le dictionnaire Larousse, l’esprit critique est “l’esprit de libre examen qui n’accepte aucune affirmation sans s’interroger sur sa valeur ; tendance à relever tous les défauts d’une œuvre, d’une personne ; promptitude à critiquer ; personne qui fait preuve de cette disposition d’esprit.” Nous le verrons plus tard, cependant, je me permets déjà de souligner que l’esprit critique est essentiel pour l’utilisation des réseaux sociaux. En effet, sur ces derniers, circulent beaucoup d’informations qui, dans certains cas, sont fausses ou erronées. Il devient donc essentiel de remettre en question ce que nous voyons sur les réseaux sociaux.
Selon l’Office québécois de la langue française, un réseau social est “un média numérique qui vise à faciliter la création et le partage de contenu généré par les utilisateurs, la collaboration et l’interaction sociale.” Ce dernier ajoute que “les médias sociaux utilisent l’intelligence collective dans un esprit de collaboration en ligne. Ils permettent aux internautes de créer ensemble du contenu, de l’organiser, de le modifier et de le commenter.” Nous pouvons conclure que les utilisateurs jouent un rôle important dans le partage et la création de contenu. C’est, dès lors, l’utilisateur qui décide des informations qu’il met en ligne sur les réseaux sociaux.
À présent, regardons le tableau ci-dessous qui reprend les réseaux sociaux les plus utilisés dans le monde en 2021. Nous y verrons le but du réseau social, son public cible et le nombre d’utilisateurs de chaque réseau social. Ce tableau nous permet de comprendre l’ampleur des réseaux sociaux dans notre société actuelle.
Nom du réseau social | But | Public cible | Nombre d’utilisateurs |
Youtube | Partage et visionnage de vidéos | Tout âge | 2.3 milliards |
Passer des appels et envoyer des messages lorsqu’on dispose d’une connexion internet depuis et vers n’importe quel pays du monde | Tout âge | 2 milliards | |
Messenger | Système de messagerie instantanée | 18-29 ans (idem Facebook) | 1.3 milliards |
Partage de photos/vidéos | Moins de 35 ans | 1.1 milliards | |
TikTok | Courtes vidéos et d’y associer une musique, des enregistrements de films / sketchs ou des sons | 18-24 ans | 800 millions |
Partage de photos et vidéos sur un tableau thématique | Les femmes | 459 millions | |
Partage d’actualité, suivre ce qui se passe en temps réel sur un sujet ou encore partagé de courts statuts auprès de sa communauté | Tout type de profil | 321 millions | |
Créer son cv en ligne, entrer en contact avec des professionnels et mise en valeur de ses expériences et compétences | 30-49 ans avec un salaire annuel de $75000+ | 260 millions | |
Snapchat | Partager des photos et des vidéos avec des filtres et chatter sans laisser de traces | 15-24 ans | 150 millions |
Avant de poursuivre cette hypothèse, il est important de définir le terme algorithme afin de permettre une bonne compréhension du développement.
Selon le dictionnaire Larousse, un algorithme est un “ensemble de règles opératoires dont l’application permet de résoudre un problème énoncé au moyen d’un nombre fini d’opérations.” Le site chefdentreprise.com ajoute que “son rôle principal est la prise de décision sur l’affichage d’un contenu pertinent ou non auprès des utilisateurs : tout ce que vous voyez, entendez, lisez, achetez sur Internet, est filtré par des algorithmes avant d’arriver devant votre écran.”
Dans nos temps actuels, il est indéniable que les réseaux sociaux prennent une grande place dans nos quotidiens. La population, et surtout les moins de 35 ans, s’informe essentiellement via les réseaux sociaux. Ces derniers constituent un riche écosystème en perpétuelle évolution qui nécessite toujours des ajustements. Par-là, on entend que ce sont les utilisateurs qui dictent les changements de ces derniers au fil des pratiques et usages. Chaque utilisateur est consommateur et producteur d’information.
Afin d’y mettre de l’ordre, les réseaux sociaux ont recours aux algorithmes. Les contenus sur nos pages que nous pensons être proposés de manière aléatoire sont en réalité dictés par un ensemble de paramètres définis par les réseaux sociaux sur base de l’ensemble des informations collectées à notre sujet. C’est ce qu’on appelle « algorithmes ». Les algorithmes ont été créés par des scientifiques. Or, le documentaire « The Social Dilemma » sur Netflix précise que nous avons perdu le contrôle des algorithmes. C’est nous qui leur fournissons les données et ce sont ces algorithmes qui nous « contrôlent ». Internet est un outil permettant de démocratiser la culture et les connaissances au plus grand nombre.
Comme je viens de l’évoquer, à chaque utilisateur, sont proposés des résultats « basés sur le passé » par les moteurs de recherche tels que Google. Comme le démontre très justement le documentaire « The Social Dilemma » sur Netflix, liker, s’abonner, commenter, publier, partager des images, des vidéos, des liens sur différentes plateformes représentent des actions recensées par les algorithmes du réseau social utilisé et vendus à d’autres plateformes. De plus, sachant que certaines entreprises possèdent plus d’une plateforme, toutes nos actions sont surveillées. Par exemple, nous sommes tous au courant qu’une recherche Google se retrouvera ensuite dans nos publicités sur Facebook. Ces algorithmes vont ensuite comparer nos traces avec celles d’autres utilisateurs et tenter d’anticiper les informations qui pourraient nous intéresser dans le futur. Le but est de maximiser l’engagement des individus en leur proposant des contenus qui sont susceptibles de leur plaire, ce qui va, par conséquent, augmenter le revenu des publicitaires, ainsi que le type de contenu que nous verrons dans le futur.
Jérôme Duberry, enseignant chercheur à l’Université de Genève, en charge du projet “intelligence artificielle et participation citoyenne” aime présenter ce phénomène à travers la métaphore suivante : « C’est comme s’il y avait une personne devant la bibliothèque de votre université qui vous arrêtait pour vous poser une série de questions sur vous, avant de vous donner accès à un nombre limité de livres. Le tout sans jamais vous laisser voir l’ensemble des ouvrages disponibles et sans que vous sachiez sur quelle base cette décision a été prise. »
Nous comprenons donc que ce sont les algorithmes qui décident de ce que nous voyons (ou ne voyons pas) dans nos fils d’actualité. De plus, ceci explique que, comme dans tout système en réseaux, les informations se trouvant au centre attirent l’attention de tous et reçoivent une grande visibilité. À force d’être citées par tous, les informations plus reconnues deviennent aussi les plus populaires et reçoivent par conséquent le plus de clics. Nous appelons ce phénomène « bulle de filtre ».
Ce phénomène de bulles de filtre enferme l’utilisateur dans une sphère où l’information est axée autour de ses centres d’intérêt, de son réseau et d’autres facteurs. Avec l’ensemble des contenus poussés par les algorithmes, l’utilisateur n’a plus l’occasion de se perdre et échapper au déterminisme. Les algorithmes entraînent donc un risque de la réduction de la liberté de choix. L’utilisateur a moins tendance à découvrir ce qu’il ne connaît pas encore, aimer ce qu’il n’a jamais testé et s’ouvrir à des opinions différentes des siennes.
Les algorithmes mènent à une uniformisation des informations et opinions auxquelles nous sommes confrontées en ne nous montrant uniquement des informations qui vont dans le sens de nos goûts, opinions, centres d’intérêt. De ce fait, un problème se pose car nous avons besoin d’opinions et de sources d’informations divergentes afin de pouvoir se faire un avis construit.
Cette uniformisation des informations auxquelles nous sommes confrontés ne permet pas le pluralisme essentiel à notre développement et à notre construction d’opinion. Ceci affecte, dès lors, le développement de notre esprit critique par contact avec d’autres points de vue puisque nous ne sommes confrontés seulement aux contenus que nous avons déjà vus et qui vont dans le sens de nos pensées. Or, le courant du pluralisme avance « qu’il y a différents types de réalités à prendre en compte pour comprendre le monde », qu’une « même réalité peut être perçue par plusieurs approches sans que toutefois celles-ci soient incompatibles » et que pour « obtenir une perception plus complète de la réalité, pour enrichir la connaissance, il convient d’adopter plusieurs points de vue, de combiner les approches et les postulats ».
Nous sommes conscients que la pensée critique se perçoit dans nos actes et change au quotidien, ce qui sous-tend qu’elle n’est donc pas figée. De ce fait, nous pouvons toujours prendre du recul et prendre conscience de ce que nous faisons, du contexte de nos choix et des conséquences que nos actes peuvent avoir. Rappelons-nous que nous sommes des êtres libres de nos choix mais devons les faire en toute connaissance de cause.
Les réseaux sociaux ont démontré leur influence sur le monde actuel, jusqu’au point de bouleverser l’ordre politique. Les algorithmes auraient un impact sur nos sociétés en favorisant des contenus qui vont dans le sens de nos idées. Par conséquent, nos convictions préexistantes sont renforcées puisque nous ne sommes pas confrontés à des opinions différentes des nôtres. En politique, par exemple, la majorité des partis utilisent les réseaux sociaux pour présenter leur campagne et leurs idées. A moins que vous ne choisissiez de voir les idées de chaque parti, les algorithmes ne vous montreront que les idées des partis qui vont dans le sens de vos idées.
Nous pouvons donc conclure que, en effet, les algorithmes des réseaux sociaux ont un impact sur notre esprit critique puisque nous ne sommes confrontés qu’aux informations allant dans le sens de nos convictions. Or, afin de pouvoir se faire une opinion mesurée et de pouvoir se construire, nous avons besoin d’être confrontés à diverses opinions, même si ces dernières ne vont pas dans le sens de nos convictions préexistantes. Afin d’être confrontés aux différents points de vues, il nous revient de faire le choix de la pluralité de l’information, sachant que les algorithmes sont des technologies qui apprennent et s’adaptent en permanence.
Pour assurer une bonne compréhension de cette hypothèse, il est important de comprendre le terme « fake news ». Afin d’être la plus complète possible, je vais m’aider de l’article du site futura-sciences.com.
Les fakes news sont de fausses informations pouvant être propagées pour différentes fins. Par exemple, des fakes news peuvent avoir comme but de tromper ou d’influencer l’opinion d’un lecteur. Elles peuvent aussi être créées de toutes pièces dans le but d’attirer le plus de visiteurs sur les sites web. Les fakes news se propagent très rapidement car le web est rempli d’articles et un excellent vecteur de transmission d’informations. Le site Futura Sciences mentionne que des sociétés comme Google News, Facebook ou encore Twitter ont une grande part de responsabilité dans la propagation des fakes news. Le chercheur Mehdi Moussaïd de l’Institut Max Planck de Berlin explique, dans son livre Fouloscopie – Ce que la foule dit de nous, que « contrairement à ce qu’on imagine parfois, la majorité d’entre elles ne sont pas émises pour manipuler l’opinion, mais dans un but lucratif. Elles s’appuient sur les revenus publicitaires délivrés lorsque les internautes visitent un site, attirés par un mensonge circulant sur les réseaux sociaux. Dans cette société hyper-connectée, ces fake news (souvent sensationnalistes et chargées d’émotions) parviennent facilement à gagner en visibilité. » Même si Mark Zukerberg a promis de recentrer le réseau social sur les échanges entre amis et de préserver la vie privée, cela n’aidera pas à diminuer la propagation des fake news. Au contraire, cela ne fera que renforcer le phénomène :
1. Les fake news contiennent tout ce dont les utilisateurs raffolent
2. Permettre plus de place aux partages personnels engendre moins de place pour les pages professionnelles
3. Seules les publications sponsorisées profiteraient d’une bonne visibilité et les créateurs de fake news n’hésitent jamais à payer pour s’assurer d’une excellente rentabilité
Afin d’avoir une certaine crédibilité, les auteurs se basent sur un titre accrocheur en dévoilant un soi-disant scoop incitant à aller lire l’article. Les contenus sont souvent des informations totalement ou au moins partiellement fausses mais toujours recouvertes d’une infime part de vérité. Les réseaux sociaux boostent ensuite très largement ces intox. Aussi est-il que les créateurs de fake news sont des experts en matière de connaissances du fonctionnement des algorithmes. Par exemple, comme l’indique le site lesnumériques.com dans son article publié en août 2020, « sur les douze derniers mois, l’algorithme de Facebook aurait permis aux virtuoses de la désinformation d’atteindre 3,8 milliards de vues sur différents articles. En avril, lors du pic de la pandémie en France, le phénomène s’est intensifié pour atteindre 460 millions de vues, un record qui intervient durant un moment particulièrement délicat. Plus gênant encore, les 10 pages les plus adeptes de fausses informations auraient amassé presque quatre fois plus de vues que les articles venant de sources “officielles” ». En effet, ces personnes savent très bien quels mots clés utiliser, où placer ces mots ainsi que l’utilisation de contenus vidéos (dont les algorithmes raffolent). Par conséquent, les algorithmes propulsent les fake news au-devant de la scène du web.
Nous pouvons donc faire un lien avec la première hypothèse : les algorithmes aident la propagation des fakes news. Ce point-ci vient donc renforcer l’idée de la nécessité de garder un esprit critique lorsqu’on que nous utilisons les réseaux sociaux.
Le site mondedesgrandesecoles.fr nous dit qu’une fake news se diffuse 6 fois plus rapidement qu’une information fondée et prouvée. L’article ajoute que 70% des personnes partagent les articles en ayant seulement lu le titre. Ensuite, le sociologue Gérard Bronner, spécialiste des croyances collectives, parlent d’un « paradoxe de la crédulité informationnelle. » Le fait de croire toutes les informations que nous croisons est dans la nature humaine. Cependant, avec l’évolution du niveau d’éducation ainsi que la facilité d’accès à des informations scientifiques, nous aurions pu penser que le niveau de crédulité allait diminuer. Or, comme l’explique le sociologue dans son ouvrage Déchéance de rationalité, paru en 2019, plus la quantité d’informations disponibles est grande, plus il y a de possibilités pour chacun d’entre nous de choisir les informations qui vont dans le sens de nos convictions. Nous appelons cela des « biais de confirmation. » Le paradoxe étant donc que malgré le niveau d’instruction plus élevé, le niveau de crédulité de l’être humain ne cesse d’accroître.
Ce deuxième point est également en lien avec la première hypothèse car le fait qu’une fake news se diffuse 6 fois plus rapidement qu’un article fondé et prouvé s’explique par les algorithmes qui rythment la visibilité des contenus.
Dans le but de nous aider à comprendre la société dans laquelle nous vivons, ainsi que de nous y adapter, le cerveau développe des mécanismes qui ont pour rôle d’agir comme une grille de lecture et développer des hypothèses simples. Cependant, ces hypothèses simples que notre cerveau développe peuvent être fausses. De plus, notre perception de la réalité, elle aussi, peut être erronée. Albert Moukheiber, chercheur en neurosciences cognitives et auteur de Votre cerveau vous joue des tours, nous donne deux raisons pour l’attrait aux fakes news :
- Dans un premier temps, notre cerveau a besoin d’explications simples. Les fakes news donnent justement une explication simple sur des sujets complexes.
- Dans un second temps, l’être humain adore les réactions émotionnelles et les fakes news utilisent les émotions, les peurs et les aprioris.
Nous pouvons également souligner le fait que, dans la plupart des cas, ce sont des personnes de bonne foi qui relaient les intox. Ceci renforce la crédibilité des fakes news.
Terminons cette hypothèse en évoquant les dangers des fake news. Je vais brièvement vous présenter trois dangers principaux :
- Les fake news mettent en péril nos démocraties. En effet, comme nous l’avons évoqué précédemment, les fake news sont soutenues par les algorithmes et l’utilisation méticuleuse de notre crédulité rend très facile la propagation des fake news. Soulignons aussi que les fake news ressemblent fort aux vrais news car les créateurs utilisent les codes journalistiques pour créer leur contenu. Philippe Laloux, dans un article du journal Le Soir, décrit ce danger de façon pertinente : « avec 2 milliards d’utilisateurs, Facebook est ainsi devenu le vecteur privilégié d’organisations malveillantes, parfois orchestrées directement par des Etats (comme la Russie ou la Chine). Ce fut le cas lors la présidentielle américaine de 2016 ou lors du Brexit en Grande-Bretagne, dont les résultats ont été nettement influencés par les campagnes de désinformation lancées depuis des « fermes à trolls » basées à Saint-Pétersbourg. »
- Les fake news rendent la vérité vulnérable. Une société ne peut pas fonctionner de manière correcte si la vérité incontestable des événements qui se sont déroulés est remise en question. S’il n’y a pas d’accord sur les faits de base, les conversations essentielles quant à la civilité, la résolution de conflit ou au bon fonctionnement de la justice ne peuvent avoir lieu, mettant dès lors le bon fonctionnement de notre société en péril. Dans son article « Fake news : too important to ignore », Amol Rajan explique que la vérité est vulnérable parce que « La vérité est difficile, chère et ennuyante tandis que le mensonge est facile, peu coûteuse et excitante ….La recherche de la vraie histoire prend du temps et de l’effort. Le temps et l’effort coûtent de l’argent. »
- Les fake news peuvent avoir un impact sur la santé mentale et physique. En effet, la lecture régulière et intense d’informations sur les théories du complotisme ou de la conspiration peut mener à un isolement ainsi qu’à la paranoïa pouvant devenir un danger aussi bien sur l’aspect physique que mental de la santé. Justine Atlan, directrice d’e-Enfance, exprime le danger de la façon suivante : « Quand des remises en cause sont faites sur des sujets comme le vaccin, qui n’a d’intérêt que s’il est utilisé par tous, les fake news peuvent aller jusqu’à fragiliser la société. Tout un pays peut être manipulé ».
Nous pouvons donc conclure que la nécessité de garder un esprit critique lors de l’utilisation des réseaux sociaux s’explique par la présence et la propagation des fake news. Nous avons vu que les fake news utilisent les algorithmes et la crédulité de l’être humain pour lui transmettre de fausses informations. Comme les fake news sont diffusées 6 fois plus rapidement que les articles fondés et prouvés, celles-ci représentent un danger pour le bien-être de nos démocraties, rendent vulnérable la vérité et peuvent impacter la santé mentale et physique. De plus, nous avons vu que les réseaux sociaux sont aussi responsables de la propagation des fake news du fait de la rentrée d’argent que la diffusion d’articles leur rapporte.
Arrivée au terme de ce travail, il est important de rappeler la question sur laquelle reposait tout ce travail : “Pourquoi faut-il garder un esprit critique lorsque nous utilisons les réseaux sociaux ?” Afin de répondre à cette question, je suis partie des deux hypothèses suivantes :
- La nécessité de garder un esprit critique lorsque nous utilisons les réseaux sociaux pourrait s’expliquer par les algorithmes de ces derniers.
- La nécessité de garder un esprit critique lorsque nous utilisons les réseaux sociaux pourrait s’expliquer par la présence et propagation de fake news.
Il est essentiel de garder un esprit critique lorsque nous faisons usage des réseaux sociaux. D’une part en raison du contrôle qu’ont les algorithmes sur les contenus que nous rencontrons sur les différentes plateformes. Les contenus qui nous sont proposés sont basés sur les informations recueillies à notre sujet par les algorithmes, tels que les sites que nous visitons, les personnes que nous suivons, les programmes que nous regardons, les contenus que nous likons, commentons et partageons.
D’autre part, les fake news nous obligent à garder un esprit critique lors de notre utilisation des différents réseaux sociaux car ces dernières ressemblent comme deux gouttes d’eau, en apparence, à un article fondé et prouvé mais ne racontent que des histoires partiellement ou complètement inventées. Les fake news peuvent également agir sur notre santé mentale et physique, à cause des théories du complot ou de conspiration. Il est aussi très important de garder en mémoire que les fake news circulent 6 fois plus rapidement sur les réseaux sociaux que les informations correctes.
En fin de compte, selon moi, l’utilisation des réseaux sociaux doit être tempérée et utilisée à bon escient. Il est aussi impératif de vérifier les articles que nous lisons pour être certain de leur véracité. L’esprit critique est un élément essentiel à développer dans notre société actuelle. Il faut aller à la rencontre des contenus à l’opposé de nos convictions préconçues. Cette démarche est essentielle afin de pouvoir se créer une opinion non biaisée et en toute connaissance de cause, et ce, quel que soit le sujet.
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